_Suite à l'invitation de Catherine Viollet - conseillère artistique de la Ville de Vitry-sur-Seine, responsable de la programmation de la Galerie Jean Collet - Emmanuel Régent et Vincent Mesaros invitent à leur tour d'autres artistes, à tour de rôle, dans un mouvement de renvoi auquel répond progressivement un protocole de mise en exposition.
(...) "Originale, la manière dont s’opère la sélection des artistes conviés à exposer part le duo Régent-Mesaros, qui suit de même un cheminement particulier. Cette manière de procéder va donner son titre à l’exposition, “Ricochet”. Dans cette partie, chacun des deux artistes, Emmanuel Régent, Vincent Mesaros, réagit à la proposition de l’autre en avançant en retour, de manière réactive, sa propre option. Ping-pong ou, si l’on veut, “ricochet”. La pierre (le choix) jetée depuis le bord de la rive sur l’eau (le territoire de l’art) rebondit de manière plus ou moins contrôlée, avec cette conséquence : la liste ultime des artistes exposés est moins la transposition d’un programme qu’une concaténation. “Nous nous prêtons à ce jeu – inévitablement biaisé – de résonance à deux voix, où la parole fait place à l’image, écrit de la sorte Vincent Mesaros. L’un et l’autre s’invitent, et ‘’invitent’’ les œuvres d’autres artistes, à tour de rôle, dans un mouvement de renvoi auquel répond progressivement un protocole de mise en exposition. ‘’Ricochet’’ se réalise en oblique, (en promouvant) un choix de dessins parfois décalés dont l’angle de vue n’est pas frontal. Le fou avance en diagonale.” (...) La liste des artistes obtenue, en fin de jeu, est construite par suggestion, par association d’identité ou de style, en un parcours mental qui n’est ni balisé ni erratique. Le résultat, c’est un ensemble d’œuvres sans doute hétéroclite au premier abord, faisant état d’approches variées du dessin contemporain, mais aussi l’équivalent analogique d’un autoportrait d’humeur. Pour fixer son choix et faire valoir ses options esthétiques, chacun des deux artistes sélectionneurs agit d’autorité, selon ce que commande sa poétique propre, son sens à lui de l’art du dessin, sinon de l’art tout court : ce qu’est cet art et ce qu’il doit ou pourrait être ; ce qui gagne à y être vu et offert au public. Autorité et ouverture, ici, s’épaulent, en une copule pourtant de prime abord mal appareillable." (...)
_Paul Ardenne, extrait du catalogue d'exposition.